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DE HENRI III. [i 581] 22I
etaient à d'autres bêtes. Et étant monté en coche, s'en alla avec les Reines et toute la suite au festin, qui fut le plus magnifique de tous, nommément en ce que ledit cardinal fit représenter un jardin artificiel garni de fleurs et de fruits, comme si c'eût été en may, ou en juillet et août.
Le dimanche 15, la Reine fit son festin dans le Louvre ; et après le festin, le balet de Circé et de ses ni m plies, le plus beau, le mieux ordonné et exécuté qu'aucun d'auparavant.
I_-e lundy 16, en la belle et grande lice [à grands frais et peines et en pompeuse magnificence ] dressée et bâtie au jardin du Louvre, se fit un combat de quatorze blancs contre quatorze jaunes, à huit heures du soir, aux flambeaux. Le mardy 17, autre combat à la pique, à l'estoc, au tronçon de la lance à pied et à cheval; et le jeudy 19, fut fait le balet des chevaux, auquel les chevaux d'Espagne, coursiers et autres, en combattant, s'avançoient, se retournoient et contournoient au son et à la cadence des trompettes et clairons, y ayans été dressés cinq ou six mois auparavant.
Tout cela fut beau et plaisant; mais la grande excellence qui se vit les jours de mardy et jeudy fut la musique de voix et d'instrumens, la plus harmonieuse et déliée qu'on aye jamais ouy. Furent aussi les feux arti-ficiels", qui brillèrent avec incroyable épouventement et contentement de toutes personnes, sans qu'aucun fût offensé. Vrai est que le feu prit en une grange où l'on resserroit les charriots, et autres harnois de galères, et animaux accommodés ausdits combats; mais n'en advint autre dommage que de ladite grange et de tout ce qui étoit dedans, qui fut tout brûlé.
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